« Je comprends l'inquiétude des banques françaises face à l'accumulation de contraintes domestiques et internationales qui risquent de peser sur leur activité », affirme M. Noyer. « Elles ne peuvent notamment pas cumuler une contribution surdimensionnée au fonds de résolution unique européen et une taxe systémique, qui plus est désormais non déductibles », poursuit-il.
« Il faut faire des choix et vite, sinon tout ceci aura des conséquences sur le coût et l'offre de crédit », estime le gouverneur de la BdF.
Le Conseil de stabilité financière (FSB), qui réunit banquiers centraux et experts de la régulation financière, a engagé des consultations qu'il espère voir déboucher d'ici un an sur l'imposition de règles de capital plus strictes pour les banques mondiales d'importance systémiques. Au terme de cette consultation, que le FSB veut boucler pour le sommet du G20 en 2015, ces banques mondiales - dont la faillite pourrait faire plonger l'ensemble du système financier - devront accroître leurs réserves de capitaux pour éponger d'éventuelles pertes.
Renchérissement pour tout le système bancaire
Il faut que le dispositif mis en place « soit calibré de façon raisonnable, afin que les banques puissent encore avoir les moyens de financer l'économie et qu'elles puissent trouver sur les marchés les volumes d'instruments suffisants pour renforcer leurs fonds propres », avertit M. Noyer. Et « il faut aussi que ce coussin s'articule avec le dispositif européen, car il n'est pas question de cumuler purement et simplement les deux mécanismes pour les mêmes banques », dit-il encore.
Ces mesures vont représenter « un renchérissement pour tout le système bancaire », note le gouverneur de la BdF.