Selon Philippe Cuq, coprésident de ce syndicat et lui-même chirurgien, les tarifs de remboursement de la Sécurité sociale aux chirurgiens pour leurs actes n'ont que très peu évolué en 30 ans, alors que le coût de la pratique professionnelle, et notamment des nouveaux appareils de haute technologie a fortement progressé.

« On nous a laissés avec des tarifs bloqués, on nous a dit continuez avec le secteur 2 (les praticiens pratiquant des honoraires libres, ndlr) avec des compléments d'honoraires et maintenant tout le monde s'en plaint », a-t-il déclaré à l'AFP.

Besoin économique

« Malheureusement (les dépassements) sont là, ils répondent à un besoin économique et si on n'avait pas eu le secteur 2 en chirurgie, cela aurait été une catastrophe pour la santé publique car on a maintenu un niveau qualitatif extraordinaire en France; tout cela il faut le prendre en compte », a-t-il ajouté. A titre d'exemple, M. Cuq a indiqué que le tarif remboursé aux chirurgiens sur le traitement des varices était de 167 euros en 1990 et de seulement 178 en 2011, soit une progression de 6,6% en 20 ans.

Il a précisé que pour déboucher une artère, opération urgente et mettant la vie du patient en jeu, un chirurgien reçoit de l'Assurance maladie 215 euros et qu'il touche 25 euros supplémentaires si cette intervention a lieu en pleine nuit ou durant un dimanche ou un jour férié. Mais, a noté le syndicaliste chirurgien, « en situation d'urgence nous ne prenons pas de complément d'honoraires ».

M. Cuq a indiqué que les charges pour un chirurgien représentent 60% de ses honoraires bruts et que dans ces charges les primes d'assurance de responsabilité civile professionnelle (RCP) pèsent très lourd.

La question de la RCP médicale et de la flambée des primes d'assurance (résultant de la forte croissance des plaintes de patients) est un problème majeur pour les praticiens de bloc opératoire. Elle a fait l'objet d'un rapport au ministre de la Santé Xavier Bertrand mais n'a pas été réglée jusqu'ici.