Les amendes encourues par les contrevenants ne sont pas assez dissuasives, estiment les experts de Moneyval, l'organe spécialisé du Conseil de l'Europe. En outre, « le recours aux mesures de saisie et de confiscation pourrait également être développé ».
Le nombre d'enquêtes à Guernesey sur des soupçons de blanchiment de la part du secteur financier reste « modeste », et parmi celles-ci, le nombre de dossiers débouchant sur des poursuites et une condamnation l'est encore plus, ce qui « pose la question de l'application effective » des dispositions législatives en la matière, poursuivent les auteurs du rapport.
La finance principale source de richesse de Guernesey
A la suite de leur visite en octobre 2014 dans l'île anglo-normande, les experts européens regrettent également le manque de transparence sur les ayants droit réels des trusts, ces structures financières où dorment des milliards. A Guernesey, les trusts « ne sont pas sujets à un système d'enregistrement » ni tenus de donner des informations aux autorités sur les bénéficiaires des fonds dont ils ont la gestion, regrette Moneyval.
De ce fait, « les autorités de Guernesey n'ont pas de connaissance précise du nombre total de trusts (...), ce qui empêche d'évaluer correctement les risques dans ce domaine », déplorent-ils. Guernesey, un territoire minuscule où le secteur financier constitue la principale source de richesse, figure sur la liste des 30 paradis fiscaux publiée en juin par la Commission européenne.