« Avec le vieillissement des générations nombreuses de l'après seconde guerre mondiale et la progression du taux d'activité des seniors, la part des seniors dans la population active a considérablement augmenté. En 2009, 24% des actifs sont âgés de 50 à 64 ans, contre 16% en 1995 », indique l'étude du département statistiques du ministère (Dares) parue mardi. En 2009, les 50-64 ans représentaient 11,8 millions de personnes, dont 6,1 millions de femmes. Un peu plus de la moitié (56,9%) étaient sur le marché du travail, soit en emploi, soit au chômage.

L'activité des seniors décroît rapidement après 54 ans, nuance cependant l'étude. « A 59 ans, plus d'un senior sur deux s'est retiré du marché du travail, alors qu'ils n'ont pour la plupart pas encore atteint l'âge légal de départ à la retraite. A 60 ans, ils ne sont plus que trois sur dix à être actifs, puis moins de deux sur dix à 62 ans », précise la Dares.

Fortes disparités après 60 ans

Les travailleurs indépendants se maintiennent plus longtemps sur le marché du travail: les trois-quarts sont encore actifs entre 55 et 59 ans (75,5%) et quatre sur dix (39,9%) entre 60 et 64 ans, précise la Dares. Parmi les salariés, les cadres ou professions intellectuelles supérieures prolongent également leur vie active: entre 55 et 59 ans, environ 80% sont actifs, qu'ils travaillent dans le privé ou le public; les cadres de la fonction publique continuent plus souvent (34%) à travailler entre 60 et 64 ans que dans le privé (22%).

Les autres salariés quittent le marché du travail plus tôt que les cadres: entre 55 et 59 ans, environ 60% sont actifs parmi les professions intermédiaires, employés et ouvriers qualifiés tandis que plus d'un ouvrier peu qualifié sur deux a quitté le marché du travail. Entre 60 et 64 ans, on ne compte plus que de 10 à 16% d'actifs parmi les ouvriers, les employés et les professions intermédiaires.

Autre enseignement, « le taux de chômage de seniors a augmenté plus fortement qu'au cours des crises économiques précédentes », selon la Dares, alors « qu'en général, les variations du taux de chômage en fonction de la conjoncture économique sont de moindre ampleur que celles qui affectent l'ensemble de la population active ».