Si les éditorialistes abordent la situation du couple présidentiel et attendent une « clarification », après les révélations du magasine Closer, ils passent rapidement au contenu économique de la conférence de presse. Et là, tous de constater : « François Hollande l'a enfin avoué, il est social-démocrate », comme l'assurent plusieurs éditorialistes.
« Pour la première fois depuis sa prise de fonction, sans se cacher derrière des formules floues, le chef de l'Etat a assumé le cap dessiné jusque-là : Oui, je suis social-démocrate », relève Fabrice Rousselot dans Libération.
« Enfin. Le président n'a pas paru effrayé par les mots social-démocrate », note Jean-Pierre Tenoux dans l'Est Républicain. « François Hollande l'a enfin avoué : oui, il est social-démocrate ! », constate à son tour Jean-Claude Souléry pour la Dépêche du Midi. « Ce n'est pas une révélation, mais ça y est, il a avoué ! », observe également Philippe Waucampt dans Le Républicain lorrain. Tout comme Hervé Fabre (La Voix du Nord) qui a décrit « François Hollande, en social-démocrate enfin assumé. »
Un « nouveau chapitre du quinquennat »
Après cet aveu, beaucoup voit désormais en François Hollande, un Président « libéré » prêt « pour une nouvelle marche en avant économique », selon Hervé Cannet de La Nouvelle République du Centre. « Un président en ordre de bataille » dont « l'intervention d'hier ouvre un nouveau chapitre du quinquennat », affirme même Fabrice Rousselot (Libération).
« Un président de combat, offensif, pugnace et ambitieux qui a annoncé un programme de réformes de grande ampleur », renchérit Laurent Bodin, pour l'Alsace. « Qui a bel et bien engagé, hier, un tournant majeur de sa politique économique », estime Henry Lauret, dans Le Télégramme.
« C'est bien une inflexion nouvelle que François Hollande donne à son quinquennat », reconnaît de son côté Bruno Dive, dans Sud Ouest. Dominique Seux, dans les Echos, a vu « un François Hollande décomplexé, peut-être libéré d'un certain nombre d'hésitations » qui « a prononcé -enfin- les mots que l'on attendait de lui. »
« Si François Hollande n'est pas devenu libéral, sa parole, elle, s'est libérée », lance Jacques Camus, dans La Montagne Centre France, pour qui « François Hollande, au pied du mur, en a terminé avec les ambiguïtés et les non-dits. » « Le nouveau Hollande parle clair, joue de la gravité et manie l'ironie », s'étonne presque Jean-Louis Hervois, pour la Charente Libre.
Le « président du Medef »
On s'en doute, Le Figaro, par Paul-Henri du Limbert, se montre plus réservé. « Finalement, le PS avait raison de nier tout virage dans la politique du président. S'il y en a un, il est verbal, et évidemment destiné à rassurer les créanciers de la France et les agences de notation. Malheureusement, il est à craindre qu'ils réclament autre chose que des mots. » Paule Masson dans l'Humanité se montre plus virulente : « François Hollande sera, pour la deuxième partie de son mandat, le président du Medef... Il y a franchement de quoi rester interdit devant tant de tromperies. Le chef de l'État a douché hier tous les espoirs. »
Enfin, prévient Michel Urvoy, dans Ouest France, « si François Hollande qui défend un projet assez différent de ce qu'il a fait pendant dix-huit mois, parvient à relancer l'économie et la confiance, il sera difficile à combattre. »