« En tennis, on a une carrière courte », a plaidé Guy Forget. « Une dizaine d'année au cours desquelles les joueurs essayent d'optimiser leurs revenus », a-t-il poursuivi, précisant que seuls les 120 meilleurs joueurs du circuit « rentraient dans leurs frais ».

« On essaye donc de trouver les endroits les plus avantageux, la Floride, Monaco, la Suisse pour optimiser les gains et ne pas connaître la double imposition », a-t-il poursuivi, arguant que les joueurs, quelle que soit leur nationalité, acquittent déjà un impôt auprès du fisc français dès qu'ils jouent en France.

Noah : « La peur du lendemain »

Interrogé sur son exil en Suisse au début des années 90, Yannick Noah a justifié son choix, opéré au lendemain de sa retraite sportive, « par la peur du lendemain » et a rappelé qu'il était rentré au bout de trois ans.

« Aujourd'hui, je gagne mon argent ici grâce au public francais, je paye mes impôts en France », a rappelé Yannick Noah, reconverti dans la chanson. « Si j'étais une vedette internationale je réagirais différemment. Je ne vais pas conseiller à mon fils (le joueur de basket-ball Joakim Noah, NDLR) qui a fait toute sa carrière aux Etats Unis de venir payer ici, mais moi je paye ici ».

Les 75%, une mesure « juste »

Le vainqueur de Roland-Garros 1983 s'est ensuite à nouveau exprimé sur la tranche d'imposition à 75%, l'une des mesures fiscales annoncée par François Hollande pendant la campagne. « Cela me semble juste que quelqu'un qui gagne autant d'argent le partage », a plaidé Noah qui a concédé que certains joueurs du circuit « allaient être refroidis » lorsqu'il leur faudrait acquitter un impôt majoré.

Philippe Dominati, président de la commission sur l'évasion des capitaux, a par ailleurs rappelé que l'évasion fiscale coûtait 51 milliards d'euros chaque année à l'Etat et que la majorité de cette somme était d'abord imputable au monde de l'économie et non à l'exil fiscal des sportifs et des artistes.