Vers 8h30, une quinzaine de militants d'Attac ont enfilé des chasubles rouges à l'effigie de l'ONG avant d'accrocher des portraits en carton de Bernard Arnault et Vincent Bolloré ligotés à des poteaux devant l'entrée de Bercy.
Aux pieds des portraits des deux milliardaires, des sacs de billets sur lesquels il était inscrit « évadé fiscal ». Les militants ont ensuite déployé deux grandes affiches appelant à « taxer les riches » sur les murs du ministère, avant de craquer des fumigènes et de lancer des liasses de faux billets dans les airs.
« On essaye de contrer le discours austéritaire du gouvernement », explique à l'AFP Youlie Yamamoto, porte-parole de l'association, pour qui le problème de la dette « ne vient pas de la hausse des dépenses publiques, qui sont stables », mais « des cadeaux fiscaux aux milliardaires et aux multinationales ».
207 milliards d'euros de cadeaux fiscaux
Selon le rapport publié mercredi par Attac, « les cadeaux fiscaux aux grandes entreprises et ménages aisés représentent à eux seuls 207 milliards d'euros » entre 2018 et 2023, soit « près d'un quart de la hausse de la dette », souligne Youlie Yamamoto.
« Or, pour le gouvernement, ce serait à la majorité des Français de faire des efforts » pour réduire la dette publique, déplore la porte-parole de l'association. Le déficit public pour l'année 2024, qui sera connu jeudi, est attendu à 6% du produit intérieur brut. Dans son budget pour 2025, le gouvernement ambitionne de le ramener à 5,4% du PIB, sans augmenter les impôts.
Proposition de loi
Une proposition de loi visant à instaurer un impôt plancher sur le patrimoine des « ultra-riches », baptisé « taxe Zucman », sera examinée le 12 juin par le Sénat, après son adoption à l'Assemblée nationale.
Le gouvernement est « résolument opposé » cette proposition qui veut instaurer un impôt minimum de 2% sur le patrimoine, déclarait en février la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, pour qui cette mesure est « une très mauvaise idée qui va rater sa cible ».