Le projet de loi de finances (PLF), présenté lors d'une conférence de presse avant son examen en conseil des ministres, prévoit l'an prochain un léger reflux du déficit budgétaire, à 4,3% du Produit intérieur brut (PIB) après 4,4% cette année. Il devrait ensuite se réduire à 3,8% puis 2,8% les années suivantes.

« Le rythme de réduction des déficits est adapté à la situation » de croissance poussive et d'inflation très faible en France et dans toute la zone euro, explique le gouvernement dans le dossier de présentation à la presse du projet de budget. En conséquence, argue-t-il, « il ne sera pas demandé d'efforts supplémentaires aux Français. Car si le gouvernement assume le sérieux budgétaire pour redresser le pays, il se refuse à l'austérité ».

L'objectif de 50 milliards d'euros d'économies sur 3 ans maintenu

Le gouvernement confirme cependant son objectif de réaliser 21 milliards d'euros d'économies cette année, et 50 milliards sur trois ans : alors que la « progression spontanée » de la dépense publique est de 1,7% par an, elle sera ramenée à 0,2% par an, grâce aux efforts de l'Etat, des collectivités locales et de la Sécurité sociale. L'Etat et ses agents réaliseront à eux seuls 7,7 milliards d'euros d'économies, soit un peu plus que prévu (initialement le gouvernement avait annoncé 7 milliards de réduction des dépenses). Le poids des dépenses publiques dans le PIB devrait ainsi passer de 56,5% cette année à 56,1% en 2015.

Côté prélèvements obligatoires, la baisse est beaucoup plus limitée, à 44,6% après 44,7% cette année, malgré le geste annoncé sur le barême de l'impôt sur le revenu, qui coûtera 3,2 milliards d'euros à l'Etat. L'augmentation de 2 centimes par litres de la taxe sur le diesel a notamment été confirmée, pour financer les « dépenses de mobilité des contrats de plan Etat régions », c'est-à-dire le financement des infrastructures.

La dette publique devrait culminer à 98% du PIB en 2016

Le gouvernement a aussi prévenu que sa promesse de ramener son déficit structurel à zéro ou presque dès 2017 ne tenait plus et que ce solde très important pour Bruxelles diminuerait plus lentement, atteignant 0,4% du PIB en 2019. Conséquence : la dette publique devrait culminer en 2016 à 98% du PIB, avant d'entamer un repli. Le gouvernement table d'ici là sur une accélération progressive de la croissance et de l'inflation en France.

La croissance, attendue à seulement 0,4% cette année, devrait accélérer à 1% en 2015, 1,7% en 2016, 1,9% en 2017 puis 2% lors des deux années suivantes. L'inflation, dont la faiblesse suscite des inquiétudes dans toute la zone euro, devrait elle passer graduellement de 0,5% en 2014 à 1,8% en 2019, en passant par 0,9% en 2015 (hors tabac), selon les prévisions gouvernementales.