L'enquête est ouverte depuis le 5 décembre pour déclaration de patrimoine incomplète ou mensongère à la HATVP et blanchiment de fraude fiscale, et a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE), a précisé le ministère public.
La HATVP avait indiqué fin novembre avoir saisi la justice, suspectant une « évaluation mensongère » du patrimoine de l'ex-ministre déléguée aux Collectivités territoriales, notamment concernant un appartement parisien de 210 m2, et une « fraude fiscale ».
La Haute autorité avait évoqué dans un communiqué « d'importantes minorations de la valeur de ses biens », sa résidence principale à Paris et une maison située en Ille-et-Vilaine, « d'environ la moitié de la valeur globale de ces deux biens ». « Elle ne pouvait en ignorer la juste valeur », avait indiqué la HATVP.
A la suite des révélations sur le sujet, Mme Cayeux avait démissionné de son poste de ministre aux Collectivités territoriales pour « ne pas gêner l'action du gouvernement ».
Elle avait alors contesté l'évaluation de la HATVP et affirmé avoir procédé à une déclaration rectificative de son patrimoine en « tenant compte des observations » de la Haute autorité, qui l'avait alertée à l'occasion de sa déclaration de patrimoine en tant que maire de Beauvais en 2021.
Pourquoi « une telle médiatisation soudaine (...) alors même que l'enquête est en cours depuis plusieurs mois sans aucun élément nouveau » ?, a demandé Me Myriam Mayel, l'une des avocates de Mme Cayeux.
« La qualification évoquée de blanchiment par opération de placement ou de dissimulation d'une hypothétique fraude fiscale est parfaitement aberrante, Mme Cayeux n'ayant jamais caché le moindre de ses biens », a ajouté son autre avocat, Me Edouard de Lamaze.
« De tels amalgames ainsi qu'une communication médiatique incessante sont totalement démesurés et ne manquent pas de surprendre pour une simple affaire d'évaluation immobilière », estiment les deux avocats.