Selon cette enquête réalisée pour le Parisien et la plateforme numérique d'épargne Linxea, 72% des personnes interrogées sont contre la suppression de l'ISF, voulue par quasiment tous les candidats à la primaire de droite. Parmi eux, 30% sont même en faveur d'un renforcement de cet impôt. Les sympathisants de droite sont plus nombreux que ceux de gauche à vouloir le supprimer (52% à droite hors FN contre 11% à gauche).
Par ailleurs, 39% des Français jugent que le seuil de patrimoine à partir duquel cet impôt est dû, fixé à 1,3 million d'euros, est un juste montant de patrimoine, et 20% pensent qu'il est trop élevé et devrait être abaissé. Quelque 40% voudraient que la résidence principale, actuellement prise en compte dans le calcul du patrimoine, mais avec un abattement de 30%, soit retirée de ce calcul.
Seuls 24% des Français voient un impact positif
Pourtant, même si une majorité veut conserver cet impôt, seuls 24% des Français jugent qu'il a un impact positif sur l'économie française. 82% des personnes interrogées pensent en outre que les gens vraiment riches parviennent à s'y soustraire. Les ménages aisés peuvent en effet bénéficier d'un plafonnement, l'impôt sur les revenus ajouté à l'ISF ne devant pas dépasser 75% des revenus perçus – un niveau jugé « confiscatoire » par le Conseil constitutionnel. Ce plafonnement a privé les caisses de l'Etat de 1,077 milliard d'euros de recettes en 2015. C'est la raison pour laquelle les députés ont adopté en première lecture un mécanisme anti-abus, censé rapporter quelque 50 millions d'euros par an.
Par ailleurs, 75% des personnes interrogées estiment qu'il provoque le départ de Français à l'étranger. En revanche, 57% jugent qu'il est utile, car il rapporte des sommes importantes à l'Etat.
(1) Enquête réalisée en ligne les 20 et 21 octobre, auprès de 1.022 personnes selon la méthode des quotas.