« Malgré quelques fausses notes, le tableau conjoncturel (...) est un peu plus favorable que celui des derniers mois », a souligné le chef du département de conjoncture de l'Institut national de la Statistique, Dorian Roucher, lors d'une conférence de presse.
Pour le dernier trimestre de 2025, la croissance est attendue à 0,2%. Mais l'Insee table ensuite sur une légère accélération pour 2026, avec +0,3% au premier trimestre, et autant au deuxième.
Résultat, l'« acquis de croissance » à mi-2026 - c'est-à-dire ce que serait la croissance totale annuelle si le PIB n'évoluait plus du tout au second semestre - devrait être de 1%, selon les calculs de l'Insee, qui fait état d'une « accélération par rapport à l'ensemble de l'année 2025 ».
« le marché du travail n'embraye pas »
Mauvaise nouvelle cependant, « le marché du travail n'embraye pas », ajoute-t-il. Le taux de chômage pourrait ainsi grimper un peu, à 7,8% mi-2026 (contre 7,7% au troisième trimestre). « Cette légère embellie conjoncturelle ne se transmettrait guère à l'emploi », avertit l'Insee dans son rapport de conjoncture, les entreprises restant « frileuses ».
En cause notamment : le repli de l'emploi en alternance, qui a pourtant « nettement contribué à la hausse passée de l'emploi total ». Ce repli est lié à la baisse en février dernier de l'aide à l'embauche des apprentis. Ce sont 64 000 emplois qui devraient ainsi être détruits sur un an, à mi-2026.
Une inflation attendue en légère hausse
En outre, « l'incertitude reste forte concernant l'orientation exacte de la politique budgétaire », a souligné M. Roucher, alors que les discussions continuent pour tenter de trouver un compromis sur le budget de l'Etat.
« L'inflation se redresserait un peu, à +1,5% sur un an en juin 2026 », une hausse « portée principalement par les prix de l'énergie », indique l'Insee, avec un effet de comparaison défavorable avec la forte baisse observée en février 2025. L'inflation est passée de plus de +6% début 2023, à moins de +1 % en février 2025, et depuis, « oscille autour des +1% », précise l'Insee.
Quant aux ménages français, ils sont selon l'Insee « nettement plus pessimistes qu'avant la pandémie sur la situation économique future du pays ». Mais leur opinion ne s'est pas dégradée quant à leur situation personnelle.
« Cette situation est singulière parmi les grandes économies de la zone euro », et « semble bien être une spécificité française », relève l'Insee.




















