Le processus parlementaire impose en effet au gouvernement de repasser par le Sénat avant de donner le « dernier mot » à l'Assemblée nationale sur ce texte.

Le Sénat s'y penchera vendredi matin dans l'hémicycle. Un léger doute subsistait encore ces derniers jours sur l'attitude de la chambre haute, dominée par la droite, vivement opposée aux compromis parlementaires trouvés sur ce budget de la Sécu (PLFSS) à l'Assemblée nationale.

Le Sénat aurait pu vouloir examiner le texte en bonne et due forme et jusqu'au bout, ce qui aurait pu retarder un peu le cheminement législatif de ce PLFSS.

Mais la question a été tranchée mercredi matin en commission des Affaires sociales. Les sénateurs se sont positionnés très largement en faveur de l'adoption d'une « question préalable », c'est-à-dire une motion leur permettant de rejeter d'emblée l'ensemble du texte.

Les débats au Sénat ne devraient donc durer que quelques heures vendredi matin, avant le retour du budget de la Sécu la semaine prochaine à l'Assemblée nationale, à une date qui reste encore à confirmer. Plusieurs députés évoquent le mardi 16 décembre pour cette dernière lecture décisive.

« Se lancer dans une seconde lecture compte tenu du nombre de désaccords que nous avons, ce serait peine perdue. Nous arrivons au bout du processus. Le Sénat est têtu sur la réduction de la dette, mais on ne veut pas non plus obstruer le débat », a expliqué à l'AFP la rapporteure générale centriste Elisabeth Doineau pour justifier ce choix. Tout en regrettant que le compromis sur le PLFSS ait « oublié toute une moitié du Parlement ».

« Nous nous sommes interrogés car nous aurions pu vouloir réaffirmer notre position », a ajouté la sénatrice Les Républicains Corinne Imbert, dénonçant « un compromis à sens unique » ayant abouti à « un budget de renoncement ».

Le Sénat avait en effet voté une copie très différente sur le budget de la Sécu, s'opposant notamment à la suspension de la réforme des retraites et en aboutissant à un déficit réduit par rapport au texte des députés.