Bonsoir , il y a des jours comme çà où tout s'enchaîne et se déchaîne , on n'y peut rien
Au secours Fred
. C'est le Patron
.
Allez , de la bonne lecture et toujours sur CBanque : du EDRAM et du vrai

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L’Asie, la Chine et le Brésil
La hausse de ce début d'année est-elle surfaite ?
Un marché indien en hausse de 48%, celui de Shanghai de 45%, celui de Taiwan, plus mature, de 45% et celui de
l’Indonésie de 40% forment le quatuor à la tête des marchés asiatiques depuis le début de l’année. A la traîne, la Malaisie,
avec une hausse de « seulement » 16%... Quant au Brésil, il les surpasse tous avec une hausse de 49%.
Que s'est-il passé ? Ces performances élevées se sont concrétisées sur les deux derniers mois. Un rythme très rapide,
trop rapide ? L’importance de la hausse surprend, malgré la nette amélioration du contexte global. Sommes-nous sur le
point de répliquer la hausse du second semestre 2007 qui a précédé la chute du premier semestre 2008 ?
Phase N° 1
La hausse réalisée depuis mars est conséquente. Si l’on garde les prévisions de profits de début d’année, la région
asiatique, qui se payait moins de 7x au point bas d'octobre 2008 (prix / profits par action pour 2009), est désormais proche
de 13x. Nous avons donc une très forte expansion des ratios de valorisation. Ce mouvement à la hausse, avec des
investisseurs prêts à payer une prime sur ces marchés, est essentiellement lié à l'amélioration macroéconomique globale.
Mais comment expliquer une telle surperformance par rapport au reste du monde ? Une bonne partie de la réponse se
trouve en Chine. Mois après mois depuis janvier, nous avons la confirmation que l'objectif de croissance élevée (8%) visé
par cette économie sera atteint. Les économistes les plus négatifs, qui prévoyaient une croissance autour de 5% / 5,5%
en début d'année, sont tous en phase de révision à la hausse. Désormais, le scénario médian s’établit à 8% de
croissance minimum en 2009, suivi de 9% en 2010. C’est une révision très conséquente.
Autre élément important, cette tendance est aussi visible dans la plupart des pays de la région, à l’exception de la
Thaïlande. Des pays comme l’Inde et l’Indonésie devraient voir leur PIB croître de plus de 4% en 2009. La Chine a un réel
effet d'entraînement sur ses voisins.
Cette amélioration macroéconomique a produit ses effets sur les marchés. Il reste désormais à savoir quelle sera la
concrétisation de ces effets positifs sur les sociétés et leurs profits.
Phase N°2
Une deuxième phase devrait donc débuter dans les mois à venir en Asie et au Brésil, avec des révisions à la hausse des
profits des sociétés. Les premiers signes viennent d’apparaître suite à la publication des résultats du premier trimestre.
Sur 2009 et pour l’ensemble de la région asiatique, le marché attend une baisse des profits de 17% par rapport à 2008.
Selon ces prévisions, certains secteurs subiraient de très lourdes pertes... C’est le cas notamment du secteur
technologique : une baisse de 50% est attendue. Le scénario est le même pour les matières premières (-22%) et pour
l’énergie (-10%).
Or, force est de constater que les sociétés de ces différents secteurs affichent, au premier trimestre 2009, des résultats
qui dépassent les attentes et que le point bas atteint sur ce trimestre est finalement supérieur au point bas attendu.
Les managements des sociétés restent très prudents quant aux perspectives des 2e et 3e trimestres, mais la majorité
indique une amélioration par rapport au 1er trimestre 2009, ce qui amène les analystes à revoir leurs prévisions à la
hausse.
Les prévisions des profits 2009, depuis décembre 2007 jusqu’à avril 2009, n’ont cessé d’être revus à la baisse en Asie.
Mai constitue le premier mois où ces prévisions sont revues à la hausse, hausse de plus de 2,5%.
Point important à noter, ces révisions positives ne sont pas seulement liées à des secteurs spécifiques où à certains pays
en particulier. La tendance est nette à Taiwan, en Corée et pour les valeurs chinoises cotées à Hong Kong. Même les
économies comme Singapour & Hong Kong, qui afficheront une croissance négative en 2009, anticipent des résultats
meilleurs qu’attendu (chiffres en augmentation de 1,3% pour Singapour et de 1% pour Hong Kong au mois de mai).
Toutefois, le pays qui affiche la hausse la plus spectaculaire reste Taiwan avec une révision de +33% en mai, qui provient
notamment du secteur technologique… Sur le plan sectoriel, les profits des financières chinoises sont revus à la hausse :
+2,2% pour les banques et +6,6% pour les assurances.
Si l’on regarde un autre indicateur de valorisation, le ratio Prix / Actif Net, celui ci semble quelque peu élevé. Après avoir
touché un point bas à 1x en octobre, il est remonté à 1,7x aujourd’hui, proche de sa moyenne historique qui se situe
autour de 1,8x (à titre de comparaison, il avait atteint 3,1x en novembre 2007). L’une des raisons pour laquelle nous ne
pensons pas redescendre au niveau d’octobre est liée à la santé des grandes sociétés asiatiques, qui est bien meilleure si
on la compare à celle des crises précédentes. Les niveaux d’endettement sont inférieurs à 30% contre 45% ou 50% en
1998. Les bilans sont beaucoup plus solides et le retour sur fonds propres devrait rester largement supérieur à celui qui
avait été atteint au plus bas de la crise de 1998, 10% contre 3% en 1998.
Une phase intermédiaire ?
La hausse récente a été très forte et très rapide. Il ne s’agit donc pas de courir après des marchés, qui, comme nous
venons de le mentionner, sont en passe de compléter la première phase de hausse. Il est toutefois très difficile de prévoir
quand la deuxième phase, celle de révisions des profits, va entraîner les marchés vers un nouveau point haut. Une phase
de consolidation devrait prendre place dans l’intervalle mais il semble justifié de rester investi et d’attendre la reprise avec
une pondération toujours forte sur la Chine mais aussi sur l’Inde, l’Indonésie et les pays nord-asiatiques, Hong Kong,
Taiwan et Corée.
Quels facteurs, autres qu’une révision à la hausse des profits, peuvent justifier une telle
reprise ?
1. Les investisseurs domestiques investissent davantage ; les montants sont plus conséquents. Les volumes, au
cours des mois d’avril et de mai se sont étoffés. Il n’est pas rare d’avoir des journées de trading d’un montant de
70 Mds USD sur l’ensemble des marchés (marché A chinois inclus). 31 Mds de dollars (actions + dérivés) ont été
échangés en Inde dans la seule journée de mardi. Cette liquidité peut faire craindre un emballement et il est
certain que de la « hot money », prompte à repartir, se joint au mouvement. Mais la majorité des investissements
individuels viennent d’épargnants asiatiques qui ont rapatrié leurs fonds investis en Europe et aux USA au cours
de 2008. Ils sont désormais beaucoup plus confiants pour investir dans leur région plutôt qu’en dehors. La
volatilité s’est aussi beaucoup atténuée sur ces marchés au cours des trois derniers mois.
2. Les investisseurs internationaux, au niveau des flux entrants sur les pays émergents, viennent tout juste de
tourner positif au cours des dernières semaines. La hausse des fonds investis représente désormais 0,7% du
montant total de capitalisation boursière. C’est un facteur de retournement très récent. La plupart des flux sont
dirigés vers la Chine ; ceux vers l’Inde viennent à peine de commencer – environ 4 Mds USD depuis le début de
l’année contre 15 Mds USD sortis l’année dernière. C’est également le cas pour la Corée et Taiwan qui voient du
net entrant à hauteur de 3 Mds USD contre des sorties nettes de 35 Mds USD et de 15 Mds USD respectivement
l’année dernière.
3. Le secteur financier asiatique est en bonne santé. Pas de recapitalisation nécessaire en Chine, en Indonésie et
en Inde. Certaines, importantes, ont eu lieu en Corée et à Singapour et sont désormais derrière nous. Le secteur
des assurances continue d’afficher une croissance positive de ses nouvelles polices d’assurance, notamment en
Chine. Le crédit à la consommation fonctionne à très bon régime en Chine et en Indonésie et reprend
tranquillement en Inde. Les ventes automobiles, en hausse de 10% à 20% depuis le début d’année dans ces trois
pays, en témoignent. Le crédit en Chine devrait croître de plus de 20% en 2009 par rapport à 2008.